Rép :L’antibiorésistance des animaux de compagnie

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Bémol
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    Ci – dessous la copie d’un article publié par l’AFSSA

    Animaux de compagnie

    la lutte contre l’antibiorésistance passe aussi par les propriétaires

    Les animaux de compagnie sont définis ici comme tous les animaux vivant en contact avec l’homme, au sein de la famille (ex: chiens, chats, oiseaux d’ornement, poissons, petits rongeurs, autres) ou pour des activités de loisirs (chiens de chasse, chevaux).

    Les animaux de compagnie sont-il très exposés aux antibiotiques ?

    Les données de surveillance de la consommation d’antibiotiques en tant que médicament vétérinaire montrent que les chiens sont plus exposés aux antibiotiques que les animaux producteurs de denrées alimentaires. Ceci est tout à fait normal compte tenu de leur durée de vie plus longue et des soins apportés par leur propriétaire. Avec environ 8 millions de chiens, la France est au 5ème rang européen en termes de population canine avec 25 % des foyers qui en abritent au moins un. Cette population est stable tandis que celle des chats est en augmentation avec 26 % des foyers ayant au moins un chat.

    Pourquoi utilise-t-on des antibiotiques pour les animaux de compagnie ?

    Les traitements antibiotiques sont prescrits par les vétérinaires pour traiter des infections bactériennes très diverses. Certaines de ces infections peuvent nécessiter des antibiothérapies de courte durée (traitement de quelques jours) ou de longue durée (ex : infections cutanées). Le recours à l’antibiothérapie peut être récurrent (ex : otites) chez certains sujets. Dans tous les cas, l’utilisation d’un traitement antibiotique doit se faire à la suite d’une prescription vétérinaire et le recours à l’automédication est à prohiber.

    Durant un traitement antibiotique, une pression de sélection sur la flore bactérienne de l’animal est opérée. En éliminant les germes pathogènes sensibles, elle conduit à la guérison clinique mais elle favorise la sélection et le développement des souches résistantes qu’elles soient pathogènes ou commensales. Il est ainsi primordial de respecter les posologies prescrites par le vétérinaire, notamment en termes de fréquence et de durée. Cela permet de limiter ces phénomènes de sélection. Le non respect de certaine de ces règles (ex : oubli d’une administration) augmente le risque de développement de la résistance.

    Y-a-t-il des risques particuliers liés à l’antibiorésistance chez les animaux de compagnie ?

    Une des particularités des animaux domestiques est le contact régulier de l’animal avec ses propriétaires et leur environnement. De ce fait, les échanges de bactéries par contact sont importants au sein de la famille élargie à nos compagnons animaux. De ce fait, nos animaux de compagnie peuvent transmettre des bactéries zoonotiques pathogènes, par exemple, les chiots ou chatons peuvent être porteurs de Campylobacter jejuni et source de cas familiaux d’infections intestinales. Des cas de salmonelloses sont décrits parfois à la suite de contact avec des rongeurs ou des tortues. Ces bactéries zoonotiques peuvent être résistantes à des antibiotiques du fait de traitement des animaux, parfois antérieur à leur arrivée dans le foyer.

    Plusieurs études montrent la possibilité de contamination d’animaux domestiques par des bactéries portées ou infectant leurs propriétaires ou les professionnels de santé animale (vétérinaires, personnels de centres équestres, personnels de cliniques vétérinaires, …). Ces animaux peuvent devenir porteurs et contribuer à la transmission de ces bactéries. De même, l’environnement de la maison, des cliniques vétérinaires, des structures d’élevage (chenil, centre hippique) peuvent être une voie de transmission de ces bactéries de l’homme à l’animal et vice-versa. Dans tous les cas, le respect des règles d’hygiène personnelle, notamment le nettoyage des mains, et collective (nettoyage, désinfection du matériel au contact de l’animal et des surfaces) contribuent à réduire ce risque de transmission.

    En cas de portage ou d’infection par des bactéries multi-résistantes du maître ou de l’animal de compagnie, les échanges entre le médecin et le vétérinaire sont à favoriser afin de mettre en place les mesures les plus appropriées pour réduire le risque de transmission entre l’homme et l’animal.

    Novembre 2009