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Bon alors, d’abord, Arès se réveille, c’est bien, tu as fait ce qu’il te semblait le mieux pour lui, comme tu fais depuis que tu sais, donc ne te reproche rien, et attendons de voir comment ça évolue…en croisant les doigts.
Pour le reste, je trouve que c’est bien le moment, celui de l’opération, pour te tenir le blalbla sur l’alimentation Machin ou Truc ! C’est qui qui te dit ça, le véto, ou l’assistante ? Quel bénéfice se fait cette personne ou la clinique sur la vente des aliments conseillés ? La question mériterait d’être posée, s’il n’y avait pas la vie d’un gentil petit chat en suspens…
Courage, et bientôt de bonnes nouvelles.
Ce n’est pas facile… Courage Arès et Cathy. On pense à vous.
Je découvre ce sujet, j”ai pas tout lu, ça fait trop mal… C”est terrible, pour toi Cathy, mais ce pauvre Arès, s”il n”y a plus de solution envisageable, il ne mérite pas de souffrir autant, petit coeur très courageux, à quoi ça va lui servir, quelques jours supplémentaires remplis de douleur ?
Tu as mal, c”est normal, tu as tout tenté et tout supporté en espérant que ça s”arrangerait, parce que tu l”aimes, mais il souffre le martyre, si c”est pour rien, tu ne peux pas laisser durer….Pense à lui, courage
Juste quelque chose de beau que j”ai lu récemment, et qui peut aider…
Karénine marchait sur trois pattes et passait de plus en plus de temps couché dans un coin. Il gémissait. Tereza et Tomas étaient tout à fait d”accord : ils n”avaient pas le droit de le laisser souffrir inutilement. Mais leur accord sur ce principe ne leur épargnait pas une angoissante incertitude : comment savoir à quel moment la souffrance devient inutile ? Comment déterminer l”instant où ça ne vaut plus la peine de vivre ?
Si seulement Tomas n”avait pas été médecin ! Il aurait été alors possible de se cacher derrière un tiers. Il aurait été alors possible d”aller trouver le vétérinaire et de lui demander de piquer le chien.
Il est si dur d”assumer soi-même le rôle de la mort !
Longtemps, Tomas avait énergiquement déclaré qu”il ne lui ferait jamais la piqûre lui-même et qu”il appellerait le vétérinaire. Mais il finit par comprendre qu”il pouvait lui accorder un privilège qui n”est à la portée d”aucun être humain : la mort viendrait à lui sous l”apparence de ceux qu”il aimait.
(…)
Tomas (…) alla à la cuisine, sans mot dire, pour préparer la piqûre. Quand il revint dans la chambre, Tereza était debout et Karenine fit un effort pour se relever.
(…)
Il n”avait plus la force de sauter sur le lit. Ils le prirent dans leurs bras et le soulevèrent ensemble. Tereza le posa sur le flanc et Tomas lui examina la patte.
Il cherchait un endroit où la veine était saillante et nettement visible. Il coupa les poils avec des ciseaux à cet endroit là.
Tereza était agenouillée au pied du lit et tenait la tête de Karenine dans ses mains contre son visage. Tomas lui demanda de serrer fermement la patte de derrière juste au dessus de la veine qui était mince et où il était difficile d”enfoncer l”aiguille.
Elle tenait la patte de Karenine, mais sans éloigner son visage de sa tête. Elle lui parlait sans cesse d”une voix douce et il ne pensait qu”à elle. Il n”avait pas peur. Il lui lécha encore deux fois le visage. Et Tereza lui chuchotait : ” N”aie pas peur, n””aie pas peur, là-bas tu n”auras pas mal, là-bas tu rêveras d”écureuils et de lièvres, il y aura des vaches, et il y aura Mephisto, n”aie pas peur…”
Toma piqua l”aiguille dans la veine et pressa le piston.
Milan Kundera
Extrait de L”Insoutenable Légèreté de l”Être
traduction du tchèque de François Kérel
revue par l”auteur.
Éditions Gallimard, 1987
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